Le village de Willemeau (649 habitants) a été fréquemment touché par d’importantes inondations. Afin de résoudre ce problème, il était devenu urgent de construire 2 ouvrages de rétention des eaux sur le Ruisseau de la Place de Taintignies (bassin versant de 503 hectares), affluent du Ruisseau de Barges.
Après une étude hydrologique approfondie, en lieu et place du traditionnel bassin d’orage en béton terne, le Service public de Wallonie et la Province de Hainaut ont opté pour la mise en œuvre d’une solution innovante et écologique : la zone d’immersion temporaire [ZIT]. La ZIT est constituée d’une digue en terre placée sur le cours d’eau qui permet la retenue des eaux sur des terrains naturels ou semi-naturels lors de périodes caractérisées par une pluviométrie abondante.
Les 2 ouvrages éco-intégrés mis en place à Willemeau, en 2019, sont d’une taille relativement importante pour la Wallonie. Ces ouvrages de protection sont dimensionnés pour faire face à une crue dont la période de retour est de 50 ans.
La première ZIT, située rue du Pèlerin à Willemeau, est d’une capacité de 43.000 m³ et s’étend sur une surface de 5ha 50a. La seconde, située rue de la Maladrerie à Willemeau est d’une capacité de 27.000 m³ et s’étend sur une surface de 4ha10a. Ces aménagements s’inscrivent dans une démarche de développement durable. Ainsi la gestion des terres d’excavation a été optimisée dans un souci de réduction de l’empreinte écologique/carbone du chantier. Au strict bénéfice du développement de la nature, le chantier s’est même offert une pause le temps de laisser nicher un oiseau protégé, l’Avocette élégante !
Avec leurs formes organiques curvilignes, les 2 sites ont été pensés comme des espaces de vie dans tous les sens du terme. Vie sauvage : les zones humides devenant rares en zone agricole intensive, il n’a pas fallu attendre longtemps pour que ces sites soient colonisés par bon nombre de limicoles et deviennent de véritables zones d’intérêt ornithologique. Les abords des plans d’eau vont accueillir un rucher, des plantations mellifères et un verger d’anciennes variétés. Des moutons assureront l’entretien de ces espaces ouverts enrichis de 19 fruitiers haute-tige, de 123 baliveaux et de 2.472 plants forestiers.